Chapter Text
Monster High, ses tours infranchissables, ses cris qui remontaient des catacombes, comme si la pierre combattait à dessein son somnambulisme profond...
La répartition fût trop rapide pour le ratio de la nuit dernière – elle fût séparée d'Howleen pour se retrouver sur une chaise froide, seule, dans une classe sentant l'anonymat en éclats.
Twyla dû combattre, contre ce désir ardent de dire ''oui'' au sommeil. Un ''oui'' qui serait coûteux devant un professeur aussi exigent que Monsieur Rotter – son enseignant principal, d'entre toutes les horreurs de ce monde.
''- Je n'attendrais de vous que la perfection. Cependant, la perfection n'est pas un ''A'', mais un ''B'' gagner à la sueur de votre front, qui vous demandera toujours plus... ''
Il martelait sa doctrine, un centaure de bureau face des petits soldats de la gravure et du vert ardent des bulletins scolaires. Au moins, contrairement aux autres de l'année dernière, ils sourcillèrent à peine lorsque son nom de famille fût jeté dans le vide.
La nouvelle classe de Twyla était tout sauf apaisante, ou apaisée : un jeune loup-garou se cherchait des puces sans pudeur, un baphomet observait avec fureur un feu follet inévitablement attiré par sa bougie diabolique, et un jeune lycéen au don de trois paires de bras ne cessait d'avoir un tique amenant immanquablement l'un vers le plafond ou dans le champs de vision de la fille Boogey, manquant d'énergie pour se trémousser à droite à gauche.
Pour elle, pas un regard, pas un mot. Elle en était persuadée, la meilleure des choses.
Sa classe avait des ténèbres perturbatrices, agitatrices comme un bouillon de minute, et certains instiguaient une aura sous plat, prête à s'éparpillée et contaminer la quiétude d'autres âmes vulnérables aux rigides propos de ce professeur.
Trois heures de ça : présentation amiable, programmes, exigences d'examens, directives d'inclusivités de l'établissement, règlement des différences ethniques qui bloquaient déjà, temps de parole pour revoir les bases... La pré-rentrée était infernale, lorsque vous étiez en votre second tour de bras.
Ce n'était pas le moment. Elle était épuisée, c'était plus que physique, les Boogey dormant à leurs manière, sous diverses augures et cycles lunaires, les plus jeunes moins de trois heures. Et elle, plus que jamais, par nécessité de rester saine d'esprit.
Risquant les cauchemars, les mauvais rêves dont elle pouvait être la proie, mais sans son père pour lui en débarrasser par le biais de ses recettes.
La peine de Twyla, c'était émotionnel, comme ces petits êtres qui se débattaient dans sa tête.
C'était moral, comme cette initiative bouclée par les restrictions de la vie quotidienne.
C'était presque esthétique, avec la fureur de la lumière, livide et édentée, qui ne cessait d'approfondir sa gamelle sur elle de tout les élèves combinés.
Hypnos était trop humain pour être dieu de trop de choses.
Sur la petite chaise, devant la petite table, les ombres se traînaient, grandissaient, jubilaient alors que son cœur palpitait et que ses pieds cherchaient une échappatoire. Comme si elles lui murmurait de sauter en leurs rideaux gisant, pour qu'elle échappe à Rotter, ces visages infiniment peu familiers, et.... Lorna McNessie.
Il y avait un problème avec Lorna.
Et elle sentait égoïste de vouloir se tirer pour éviter que ça ne la pince au cœur. Lorna était rosée dans la perle bleutée de ses écailles.
Elle tremblotait, presque fiévreuse, lorsque le style tentait de communiquer les pensées pré-scolaires à sa feuille comme prête à la dévorée. Elle portait ses boucles rousses en un chignon déformé, des plis sortant de ce chiffon imparfait. La ghoule s'était habillée sans réel soin, enfin, selon Twyla – et pourtant, elle n'était pas une fanatique des boutiques de vêtements (d'ailleurs, ses goûts étaient difficile à trouver, autrement que dans des dimensions plus ésotériques).
Ses ombres toutes aussi aqueuses qu'elle tressautaient, et Twyla ne pouvait le supporter. Elle pressentait ses émotions négatives, qu'elle avait dû avoir une nuit livide, et sans sable.
Puis, soudainement, leurs regards s'entre-déchirèrent.
Lorna, cherchant un échappatoire, et Twyla, également, mais plus en trois dimensions. Leurs têtes furent quasi-berçées, en une honnête seconde, par Monsieur Rotter.
Puis, Lorna se sentit comme glissante, alors que le regard de sa voisine de table semblait presque comme une plongée dans un abysse irisé. Elle qui était pourtant si active, joyeuse, et apte à se faufiler dans tout les clichés avec la force du soleil radieux...
''- Monsieur Rotter, je ne me sens pas bien... Je peux... sortir ? ''
A la grande surprise de Twyla, Rotter ne fit aucun commentaire, et fit juste un signe affirmatif de la tête. Il y eu des chuchotements infinis dans la salle presque basanée de fissure, la queue de Lorna était plate et sans vie, alors que comme un filandre usé, cette dernière houlait lourde et presque en poids mort. Certains parlaient de ''maelström'', avant que Rotter ne redemande le silence de son regard très distinctif.
La ghoule de lac était-elle malade ? Mais pourquoi était-elle en cours, alors ? Et Twyla avait-elle attraper la même peste qu'elle, pour la voir si admirablement chanceuse de s'enfuir ?
Elle n'en pouvait plus, non plus, et alors que Lorna se laissait avalée par la porte aux couleurs d'un manoir grenouille, la petite poussière de lit leva la main et s'inquiéta :
''- Monsieur Rotter, je peux l'accompagnée ? ''
Monsieur Rotter la regarda longuement, et peut-être en sachant à qui il avait eu affaire l'an dernier, il crissa ses lèvres, et son visage rugueux comme grisonnant esquissa une réponse aride :
''- Revenez vite. ''
Sa vie personnelle catastrophique, ses mises à l'épreuve consécutives, n'étais pas une raison pour laisser à l'abandon une autre ghoule qu'elle connaissait, même si c'était encore le jour.
….
Twyla trouva Lorna dans les toilettes pour ghoules, qui se trouvaient à proximité de la salle, à seulement trois portes de distance.
Elle s'y était téléportée sans réflexion, les ombres d'une toilette toujours inoccupée car jamais réparées étant la parfaite porte pour surprendre à quasi-maestria, sa camarade de classe. Le résident tentaculaire des cuvettes tenta de l'accueillir en la faisant trébuchée, ou en l'attirant vers lui avec ses ventouses, mais Twyla l'esquiva avant d'ouvrir la porte.
Lorna n'était plus nouvelle à Monster High.
Les échanges scolaires chez eux étaient particuliers – un monstre pouvait passer jusqu'à trois ans loin de son école d'origine, dans une alternative scolaire qui avait été anciennement implantée pour contrecarrer les mésalliances et les conflits couvés par de nombreuses ethnies surnaturelles.
Généralement, ce que faisait Lorna et d'autre était si rare, que c'était plus que soutenu par le Ministère de la Déséducation du Vieux Monde.
Soit - Lorna avait tellement aimer Monster High que l'échange se poursuivait. Donc ce n'était pas réellement un mal du pays, si ? Ou alors, elle devait être tenue encore plus à l'écart de ses ''habitudes'', sa famille vivant dans le Monde des Humains ?
Dans les ombres, Twyla sentit que c'était plus que cela. Et pour une raison que les ténèbres lui chuchotait en énigmes, c'était quelque chose dont elle devinait la cause. Dans leurs carcan, où elle s'était jamais bercée dans les illusions matérielles, les secrets en éruption : Tu le sais, comme je le sais, c'est si triste et mélancolique, que de savoir une vie si basse.
Mais Twyla les fit taire. Ça arrivait. Mais depuis la disparition de son père.... les ténèbres semblaient prendre de la voix. Elle s'en était rendu compte ce matin.
Lorna était prêt de l'évier. Elle ne pleurait pas, mais se regardait longuement, presque saisie de soubresaut dans le miroir où un esprit l'observait avec pitié, incapable de lui redonner un sourire en once ou ombrage (ou à l'effrayée pour éviter d'embuer son précieux espace).
Twyla se rendit compte alors du grand saut dans le vide qu'elle venait de faire – elle s'était ruée à la rescousse de quelqu'monstre, qu'elle avait connue d'un soupçon. Contre la détresse culminante qu'elle ressentait depuis quelques temps, la nuit qui l'entourait lui laissait une chance, sans même qu'elle ne se rende compte de la bravoure qui résidait en elle depuis que Boogey Woman avait sortit la charte et les liens de la fonction (en plein petit-déjeuner).
Mais c'était plus.
Il n'était pas question pour Twyla d'abandonner Lorna, alors qu'elles semblaient si proches lorsque leurs regards s'étaient déboussolés, malgré le fait qu'elle ne pensait pas que cela la rendait digne d'apprendre son mal-être.
L'écossaise se tourna vers elle, silencieuse, et confuse.
Elle peina à dire quelque chose. Mais elle était d'autant plus surprise de voir Twyla ici. La discussion attendait en suspension, mais rien ne sortait.
Toute la confiance de Twyla se ravala d'un coup, et elle se plia dans un reflet obscur, tentant de malmenée de sa gorge une excuse confondue dans les balbutiements. Les ombres ricanèrent dans son esprit.
Encore une fois, tout était blanc.
Puis, Twyla se prit de nouveau en main, et se dit que c'était à elle.
À elle de résoudre cela, alors que Lorna était, au vu de ses pas prêts à regagner la salle de classe, en train de chercher une échappatoire à ce que la Boogey avait causer.
''- C'est moi, Twyla. On était en contact l'année dernière, tu te souviens ? J'ai vu que tu te sentais mal. Et... Je me demandais... ''
Comment expliquer ? C'était bizarre, non ? Stupide même. Twyla était là, à se soucier d'une personne avec qui elle avait perdu contact. Il était difficile de se focaliser même, alors qu'elle sentait qu'elle venait de faire un erreur au lieu d'un geste bon. De s'exposer, avant de savoir quoi attraper.
C'était donc ça, se faire de nouveaux amis, ou être... bizarre ? Donc, étrange dans la tête des autres ? Maintenant qu'elle y pensait, cela avait toujours été lier à son espèce, et sa timidité lui avait toujours été moins profonde que maintenant, où elle remettait tout son être en question au vu de l'ultime obstacle qui l'attendait.
''- Merci... Mais tu va manquer la leçon de Rotter. Ne t'inquiète pas, je peux me débrouillée toute seule. Je suis ici pour ne pas mettre en danger ma famille, mais mon père... J'ai fait de mon mieux à Monster High, mais malgré tout... ''
Cela se sentait qu'elle cherchait à refouler ses confessions, mais tout était débité de sa bouche comme dans un conte de joyaux et de crapauds à pointe de langue.
Les larmes lui montait, et anxieusement, Twyla se rendit compte que son I-Coffin était posé à côté de l'évier, avec tout un arbre de messages dont elle ne pouvait et espérait aucunement surprendre si indiscrètement le contenu.
La voisine mangeuse de cauchemars joua des pieds avant de répondre dans une panique astucieusement dissimulée par son malaise social habituel :
''- Je demanderai à quelqu'un pour m'aider, ce n'est pas grave. ''
C'était grave, dans un sens.
Très grave, maintenant que Twyla se souvenait qu'elle allait devoir chercher le contact d'un autre.
La réalisation l'inclina encore plus à soutenir Lorna, cependant, aussi contradictoire cela puisse paraître.
L'intéressée se calma avec difficulté, alors que tout faisait une effluve irrépressible, que des soubresauts dominaient son discours, que Twyla se demandait si ça avait été une excellente idée de lui venir en aide sans qu'elle n'y consente, sur un coup de tête à faire basculer le vase du bureau. Lorna semblait accablée de nouvelles, de pensées, et la pénombre semblait plus sensible, au point que Twyla ressentait presque sa psyché. Était-ce normal ? Elle se souvenait d'avoir eu cela rarement, mais seulement lorsqu'elle rentrait dans un état plus symbiotique avec les enfants qu'elle protégeait. Normalement, cela n'affectait jamais les autres monstres, surtout en plein jour, comme ça.
Mais il n'en restait, cela allait contre même Twyla elle-même. Et ça marchait.
La photobombeuse de haut niveau abandonna ses lignes de défense et se laissa soutenir par le rebord contenant les trois lavabos de la pièce.
Même le tentacule qui sortait des cuvettes hors services semblait s'être calmé, et avoir arrêter de tenter d'atteindre la chaussure de Twyla.
''- Je... ne devrais pas te dire ça. Ça ne te concerne pas. Mais... Papa et moi... c'était la fin des vacances, on était en train de regarder le coucher de soleil, lorsqu'il n'y avait pas d'humains. Et... il y à eu une tempête, et l'eau s'est mise à bouger... ''
Puis, tout bascula. Le charme se désépaissit.
Une voix saupoudrée de lavande enroba l'horizon, et se déposa gracieusement sur l'amertume qui embaumait la pièce. C'était à en oublier les odeurs relatives à ces lieux, alors que le petit spectre blanc trouvait des yeux de hiboux face à ce que Twyla avait à peine explorer.
''- Et il à disparu dans un typhon. Une spirale qui semblait comme un œil fixé sur lui seul, alors que sa pauvre fille était désespérément en train de crier et de lui tendre son bras... C'est littéralement ce qu'ils ont dit à la télévision ! ''
A l'instant, l'horloge n'existait plus pour Twyla. Tout était froid, vide, et saugrenu, juste en quelques paysages de mots qui s'étendaient dans son être.
Le père de Lorna avait disparu ? D'une manière si brutale ? Et c'était passer aux informations ? Tout le monde ou presque le savait ? C'était pour ça que Rotter était si indulgent ? Que Lorna paraissait malade d'angoisse ?
Les ombres sourirent : Il y à trois jours, papa n'est pas retourné à la maison...
Les yeux écarquillés, elle repensa au sien, de père. Où était-il déjà ? Et si elle se méprenait, en pensant qu'il la testait, comme l'entendait Boogey Woman ?
Il lui répétait que le monde était plein de merveilles comme de danger. Que le voyageur était toujours celui qui observait les empruntes de ses pas et y reconnaissait les mauvais des bons. Que chaque actes était synonyme de châtiment ou de récompense pour le libre vagabond. Parlait-il d'elle, sa propre fille, ou de lui-même, aussi inconcevable cela puisse paraître ? Il maîtrisait plus qu'elle ne l'espérait jamais, c'était juste impossible qu'il...
Non. Ce n'est pas le moment.
Lorna à besoin d'aide. De soutien. Twyla ne pouvait pas tout ramener à elle-même comme ça !
D'ailleurs, les choses risquaient de prendre les braises rapidement... Voilà qui venait absorber les auras négatives de la pire des manières, malgré son bon cœur. Spectra Vondergeist.
L'intruse numéro deux atterrit avec éther au-delà du carrelage, comme portée par une vague d'écume invisible. Elle s'envola tout proche de Lorna, et cette dernière, fuyant cette horreur violette qui venait contaminer sa réalité, recula avec un tact que Twyla n'aurait jamais crû possible chez quelqu'un d'aussi sensible et vulnérable que l'héritière du clan McNessie.
C'était mauvais signe pour Spectra comme Lorna, et à raison.
''- Je suis tellement désolée, Lorna ! Je sais que tu doit être traumatisée, mais je te rassure qu'une enquête à été lancée, et que... ''
Twyla s'interposa, connaissant l'esprit journalistique trop intensif de cette ghoule. Des tas d'ombres en ricochets l'emmenèrent entre elles deux, et son visage fût catégorique envers sa seconde compagne d'obscurité.
''- Spectra. Non, c'est pas le moment, là... ''
Mais elle n'abandonna pas.
Pas du tout.
Mystères de misère !
''- Ho... Mince. Désolée, je passais par là, je t'ai entendue et je me suis matérialisée, je te jure ! ''
Lorna, soudainement asséchée de larmes, répliqua avec des épines au rebord de la langue. Précis, comme une flèche.
''- Arrête de me suivre. ''
Depuis l'accident avec Haunted High, Spectra tentait de soigner un éthique.
Mais celui-là, c'était le pire.
Twyla ne sentait pas d'obscurité en son cœur, et c'était bien là la problématique de la chose – Spectra n'était pas mauvaise de nature, mais un chat curieux qui sautait sur le moindre jouet à sa portée. Croqueuse de potins en herbe, malgré son extatique verve, et son pied plus ancré dans la réalité, elle restait parfois... entre cadre social et cadre qu'elle disait ''professionnel''. Loupant les situations adéquates, demandant l'un ou l'autre.
Et Twyla se rendit compte qu'elle vivait un exemple extrême.
''- Lorna. Ce n'était pas l'effet que je voulais t'infliger ! Je veux juste un interview, au moment que tu veux, au - ''
Lorna passa devant sa protectrice de briques et de broques, alors que son sac était maintenant sous le bras, et son I-Coffin actif dans la main.
Spectra tenta de faire flotter son expression pour en dévisager un indice du rempart de textos, mais malgré sa tentative subtile, elle perdit lamentablement et ne fît que déclencher la plus grande ire de Lorna.
La seule que la petite ghoule poussa aux yeux de Twyla, ce qui fît que la jeune sillonneuse de silhouettes retourna dans la sienne, figée par la violence de la scène.
''- Je ne veux rien de toi ! Laisse-moi tranquille. Mon père à disparu comme par sorcellerie, littéralement, et c'est tout ce qui compte pour toi ! Espèce de... Va manger ta Gory Gazette ! ''
Lorna semblait à peine se souvenir qu'elle ne pouvait pas s'emparer de Spectra et l'envoyée baladée au travers des toilettes, même si elle était trop frêle pour atteindre un tel but... Enfin, il ne fallait sous-estimer une ghoule courroucée, dans cette école. Qui sait ce que même un fantôme pouvait recevoir, aussi intangible soit-il...
Lorna semblait reprendre son expression brisée, et sortit farouchement des toilettes.
Twyla avait trop de questions, aussi impersonnelles soient-elles, aussi impossibles à admettre dans une situation si incohérente, lunaire.
Mais elle voulut au moins faire ce qu'elle devait faire. Être dans les ombres, toujours, mais protéger le sommeil de ses amis. Quelque soit le moyen ou la direction. Comme elle allait devoir défendre à bras serrés tout ces enfants lorsqu'elle sera mise à l'épreuve.
Becca, Betty, Violet, Alexander, Lorna, Howleen....Tout ces noms qu'elle voulait sauver...
Allait-elle abandonner ? Allait-elle laisser Spectra grande gagnante des insomnies de Lorna, de son mal-être ?
''- Lorna ! Attends ! ''
Elle était traumatisée. Elle ne méritait pas ça. Elle avait besoin de sécurité. D'abri. Plus que Twyla le désirait, alors qu'elle voulait disparaître dans la cuvette la plus proche, que les échos s'emparaient du couloir.
''- Et toi, qu'est-ce que tu me veux, finalement ?! ''
Lorna s'arrêta, mais ne la regarda pas. Des élèves en paresse dans les halls où pendaient des chauve-souris retournées de migrations millénaires : esprits, cyclopes, ou encore frappeurs, se tournèrent vers la scène, et Twyla sentit tout les regards sur elles.
Le damoclès de son existence. L'attention trop massive. La mauvaise, qui plus est.
Les prochains mots qui sortirent de sa bouche, c'était un cœur arraché de la carapace. Il n'y avait rien de plus sincère, que ce qu'elle disait aujourd'hui, et cela depuis une période où elle avait dû se renfermée.
''- Juste te dire que, si tu veux fuir Spectra, ou juste être au calme... On à le Club des Disparus. Ici, personne n'ira te chercher, tu à ma promesse. C'est même pas de la promotion – notre club est là pour ceux qui ont envie de disparaître. ''
Dans la tête de Twyla, c'était tout sauf de l'opportunisme. Le Club des Disparus l'avait aidée à trouver un peu plus sa place à Monster High, à avoir un entourage, organiser ce dernier et répondre à des situations spécifiques. Ce n'était pas un ''club'' pour elle, à proprement parler, juste un cercle d'aide et de convivialité : des amis.
''- Tu veux me recruter ! Ho, c'est la meilleure ! ''
Lorna se sentait au fur et à mesure trahie. Et, finalement, Twyla admis sur le champs que c'était brutal et sans nom de vouloir une telle chose d'un monstre plongé dans une détresse si absolue.
Mais qu'est-ce qu'elle faisait ?! Pourquoi le faisait-elle ?!
Car elle connaissait certaines ghoules, elle pensait si égoïstement qu'elles avaient toujours besoin d'elle ? Pourquoi les ténèbres n'étaient-elles pas plus douces, assez pour qu'elle ne soit pas en train de les acceptées ? Pourquoi la lumière ?
Finalement, ce fût les derniers mots.
''- Rien ne t'y obliges. Je comprends... Mon père n'est pas rentré non plus, et on le cherche. Enfin, il fait probablement son mort pour que je me mette dans la tradition familiale... Mais si tu veux, on pourra parler de ça, sans jugement, sans rien. Mais seulement si tu le - ''
Lorna partit sans rien dire, la tête fixée sur le chemin du retour en classe. Ses airs gaufrés de feu ne devenant qu'un plat souvenir dans le brouillard caméléon des couloirs.
Un cri mécanique retentit, sonnerie béate de leurs lycée, et Twyla fixa lourdement Spectra, alors qu'elle commençait à se conditionner mentalement pour une nouvelle forme alambiquée appelée ''Monsieur Rotter''.
''- Désolée Twyla ! Je voulais juste... ''
Twyla savait qu'elle pouvait ressentir de la colère. Rare, un diamant noir. C'était ténu, souvent entrelacé dans ses os, venimeux comme insidieux, mais terriblement au lierre de sa langue : à chaque mots pensés, à chaque bouffées de retenue, face à la peur de lâcher, la crainte que tout échappe à son contrôle normalement si décontracté, sans pression draconienne, et de traduire la furie par un trop petit ou grand acte.
''- … D'ailleurs, à propos de ton père, c'est vrai ? ''
Elle ne savait pas réellement, si ce qu'elle avait, c'était de la colère au sens propre, littéral, brutal.
''- Non. Tu n'aura pas d'interview de moi non plus... Et tu ne publiera rien sur Lorna, si tu es vraiment la ghoule que je pense que tu es, Spectra.''
Twyla, finalement elle-même couverte de honte pour n'avoir rien apaiser, se sentait sous le joug de la culpabilité. N'avait-elle pas aggraver les choses, par elle-même ?
Spectra laissa planer ses mèches de velouté empourpré, toute agitée et éclatée de réactions, avant qu'elle n'abandonne, et lève les yeux au ciel. Ses mains cherchant à se barrer du scandale qu'elle venait de créer, étrangement avec plus de sincérité que l'aspect complètement détaché et mystique qui l'aurait plus préoccupée des pieds à la tête, autrefois.
''- D'accord, c'est de ma faute. Je m'en vais. Je vais voir si Manny et Iris se sont encore séparés. Au moins, c'est du ''vrai''. '
Et... Ce n'était pas la chose à dire après avoir tenu de tel propos dans la pire situation. Mais Twyla était certaine d'avoir sa part d'erreur dans le problème. Elle la laissa partir, comme en fait, elle ne pouvait que le faire.
Réalité faîte... Depuis que Lorna l'avait regardée, quelque chose en Twyla l'avait prévenue.
Lorsque Spectra s'enfuit à l'intérieur d'un mur, les démons d'ombre retrouvèrent Twyla. Des voix dans sa tête, toujours, comme depuis la matinée.
Bien joué, fille du Boogey Man.
Et elles murmuraient son nom en ricanant, les ombres mimant presque le poids qui accablait Lorna.
Sur elle.
La donneuse de rêve, qui ne faisait que la révulsion de ses propres amies.
Son sarcasme et ses défenses d'humour noir qui couvaient les normes inatteignables des deux camp qui l'attendait entre carrefours et sentiers de rêveries.
Celle qui allait devoir suivre son tribunal final, et qui n'avait toujours pas concocter de stratégies à l'encontre de sa propre famille.
Et évacuait toute sa foi sur d'autres.
Peut-être finalement qu'on ne lui offrait pas une malédiction, mais une nécessité, pour comprendre à quel point le reste de son sang était encore plus intransigeant que ne pourrait l'être la longue complainte d'un sablier bordé de tombes gorgées. À quel point la nuit pouvait être maternelle comme cruelle.
Finalement, ta peur est toujours, à un moment ou un autre, non d'être seule, mais de connaître assez chèrement la solitude, pour pouvoir souffrir de ce qu'est l'abandon.
Alors qu'elle regagna l'antre de Rotter, le sommeil revint, pour savoir si elle pouvait encore dire ''oui''.
….
Pendant ce temps, doucement, quelque chose se démarqua.
Au début, c'était tout doux. Une avancée volutée, une chose si lacée dans le céleste, que l'orage était le sentiment comme le devoir de cette rêverie.
Alors que les Monstres s'étaient réveillés, tartines, verrines sanguine, ou yeux confiseries en main, ils constataient que le Monstre du Loch Ness et le Moth Man étaient portés disparus. Que l'un avait même été absorbé sous l'œil médusé de sa fille. Les questions... Oui, les questions. Mais qu'est-ce qu'une interlocution, sinon une impasse qu'on peint de sa propre couleur ?
À Monster High, le cours de la non-vie était là, sous une architecture au goth intemporel. Une nouvelle année où Cleo et ses amies régnaient à croc et canines. Où elles parlaient à jus fantaisistes, après une pré-rentrée habituelle, presque synchronisée à leurs amitié devenue aussi ancestrale que ces murs.
Et le New Salem continuait à se savoir lui-même.
C'était l'orage, pourtant. Et un d'étrange fourreau.
Mais ce garçon, lui, n'était pas d'avis que c'était seulement le quotidien.
Les cieux étaient là.
Sa montre vieille et pendule en main, silencieux, mais des perles de plus en plus sensibles sous le cou, il ne cessait de rafistoler les aiguilles, à les déréglées, puis à les intriguées vers des angles d'inconnu.
Le souffle court, son cœur tonnait.
Une. Deux. Trois....
Les aiguilles retournaient.
Quatre, cinq, six....
Encore.
Sept, huit, neuf...
Toujours.
Le jeune monstre tremblota comme un lapin.
Il se rua à l'intérieur du manoir, celui faisant face à une grange d'épouvantails, leurs voisins.
Le majordome, vieux mais jeune tout à la fois, le regarda, presque ailleurs, jusqu'au moment où il se plia devant la certitude :
''- Albert. Ne dit rien à Plea, mais... Je crois que c'est la fin. ''
